A. FEMENIA/M. BEGUE : Nous avons eu (encore) une chance inouïe : un temps clément nous a suivis toute la journée pour ne nous quitter qu'au retour de l'Argamasse !
Randonnée consacrée aux orchidées : des Satyres à tous les coins de sentier, des champs d'Habenaria, des Disa en pleine floraison, des Cynorkis à foison et fidèles aux rendez-vous les Benthamia nigrescens et leurs compères Jumellea triquetra en jardin suspendu dans le petit bois juste avant l'Argamasse.
un REGAL !
Pique-nique de carême au bord de l'étang, du soleil, du ciel bleu (par moments) et pour ne rien gâcher de la bonne humeur
F. Duban : L'Argamasse-3 mars 2020
Des orchidées, des orchidées, encore des orchidées. Ne pas imaginer des étendues couvertes de chatoyantes orchidées tropicales comme en hybrident marchands de Singapour,d'Harlem et d'ailleurs, mais de minuscules tiges où perlent des pétales blancs dressées sur coussins de mousse, rondes masses fleuries dans les branches de vieux denudata, sans oublier les pollinies des Habenaria, ce fut à tout un peuple une journée consacrée.
Peu d'attention accordée au départ du circuit aux Pleopeltis macrocarpa (Fougère gros lentilles - Polypodiaceae - Indigène La Réunion). Premiers satyres dans les étendues herbacées le long du rempart surplombant la Rivière éponyme, où nous trouvons des installations toutes neuves, encore intactes, au profit des personnes à mobilité réduite. Premières disa.
La route du volcan traversée, lente montée vers le Textor. Le chemin en creux permet au regard de scruter les espaces sous le couvert des branles, comme à une exposition, le talus étant à hauteur d’homme. Tapis d'Habenaria frappieri ici, par là groupes de satyres charmants aux fragrances de vieilles dames a-t-on dit, multiples et discrètes tiges de Tylostigma sp. et de nouvelles difficultés d’identification.
Descente vers le bois de Sophora denudata où nous retrouvons le jardin suspendu de nigrescens et les Jumellea triquetra. Dommage que là lumière qui diffuse aujourdhui à travers une épaisse nappe de brouillard en altitude ne donne pas tout leur éclat à ces merveilles.
L’arrivée au bord du plan d'eau de l'Argamasse est toujours l'occasion d'apprécier une esthétique paysagère d'un rare équilibre. Les géants boudent derrière les nuages.
Rassurant de voir que contrairement aux fleurs de printemps épanouies au cœur de l'hiver boréal, les orchidées endémiques de Bourbon respectent la chronologie et l'ordre des choses.