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Jolies feuilles diverses



Après les regroupements au nouveau Pont de l'Entre-Deux et ses tristes barbelés, puis sur le parking de l'église de l'Entre-Deux, celui effectué au départ du sentier a été plus difficile. Bien repérer  "Grand Fond extérieur" et le départ du sentier sur une carte.

Un fouillis d'herbes invasives borde le début du sentier. Il y a là le zoochore, entre autres, et très envahissant Bidens pilosa (Piquant) et ses fruits, et le Drymaria cordata d’arrivée récente.

Au fur et à mesure que l'on grimpe, et la pente est raide au début, les Avocats marrons laissent la place aux pieds de Bibasses et à une végétation assez dense où l'on finit par retrouver des espèces endémiques, dont d’assez nombreux pieds de Bois d’olive, Bois d’olive blanc en particulier. Un très beau Pandanus sylvestris est là aussi, qui filtre la lumière. 

Aujourd’hui, c'est le Bois dur que l'on retrouve assez régulièrement, sous forme de tapis de plantules au bord du chemin, ou de specimens déjà bien développés. Le Bois dur plie mais ne rompt pas et il a été beaucoup utilisé pour les charpentes. Ses petits pétioles peuvent prendre une couleur orange qui aide l'identification.  

Quelques pieds de Bois de Judas sont aussi repérés. Les jeunes feuilles ont de belles  nervures médianes orange. Certains troncs pèlent. Le bois de Judas a des feuilles imparipennées. 

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Peut-être que la vedette du jour restera la Rhipasalis baccifera  (la Perle) « [s]eule espèce indigène de la famille des Cactées en dehors du Nouveau Monde. »

La liane grain d'encre se tortille et s'entortille à l'infini dans les branches, tout comme la liane Lingue noire.

Un Bois de quivi (Turraea thouarsianaest repéré, mais les feuilles ne sont  plus juvéniles et n’ont plus la ressemblance frappante avec les feuilles du chêne. 

La découverte d'un pied de Memecylon confusum (Bois de balai) fait toujours son petit effet puisque le nom marron du groupe lui doit sa moitié. Comprenne qui pourra.

Les Petits Nattes sont assez nombreux et leurs feuilles rassemblées au bout des rameaux se tendent vers le ciel.  

Du Petit Natte  (Labourdonnaisia calophylloides) ou du Takamaka (Calophyllum takamahaca  - Clusiacée) lequel arbore le limbe le plus attrayant ? L'étymologie ne semble pas pouvoir décider. 

Le Bois de punaise nous a longtemps laissés perplexes tant il est difficile de l'identifier avec certitude. Les feuilles juvéniles vaguement ondulées en ont finalement décidé. 

 Maillardia borbonica, à savoir Bois de maman est aussi nommé bois de liège, bois de maillet, bois de requin, bois de Gaillet. L'appeler Bois de sagaie est sans doute la plus simple façon de le reconnaître. Voir la pointe de ses feuilles. 

Loin dans la végétation dense sont repérés les fruit s d'un Bois de Chandelle

Tout prêt du bord du chemin par contre, un Pied de Bois de prune rat  montre des fruits ronds. 

Les yeux des plus avertis ont aussi repéré un Bois de cabri, blanc

Bien visible est la Barbe de Saint-Antoine, (Usnea barbata) véritable lichen. 

L’exploration du sentier se poursuit sensiblement plus haut et plus loin dans la sombre forêt de jamroses souvent couchés.

Un filet de lumière accroche un brin de  Psilotum nudum, une fougère dont on ne dira rien de plus, sauf que "Le nom du genre nudum fait allusion aux sporanges apparaissant épars et dénudés sur des tiges quasiment sans feuilles." (Voir http://www.mi-aime-a-ou.com/psilotum_nudum.php).

Même ici les invasives pullulent, dont Elephantopus mollis (Bois de tabac).

Mais Losto café en fleur, espèce endémique de La Réunion, laisse espérer que la flore insulaire saura se maintenir.

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Deux remarques souvent entendues.

Chaque espèce dans un milieu donné prend une apparence particulière, avec d’infimes variations ou des différences plus prononcées,ce qui rend l’identification toujours plus problématique.

Autre remarque, la partie de forêt que nous avons traversée est relativement pauvre en espèces endémiques, mais envahie de jamroses, pieds de Bibasse, et avocats marrons, selon l’altitude, témoins de temps plus anciens : sur les flancs du Dimitile se trouvaient des "habitations".

© F. Duban 2015