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«  La botanique n'est pas une science sédentaire et paresseuse. […] Elle veut que l'on coure les montagnes et les forêts, que l'on gravisse des rochers escarpés, que l'on s'expose au bord des précipices. »

Fontenelle (cité par N. CRESTEY)


Nouvel épisode de botanique extrême

Il est des lieux où souffle l'esprit. Ce mardi les Alizées déchaînés balaient Grande Anse. Nous longeons la plage avant d'entreprendre une phase de botanique extrême, pour nous et pour les plantes : la Saliette, la Souveraine de mer sont de vieilles connaissances (cliquer ici). Du guano témoigne du passage d'oiseaux qui ont peut-être niché ici. La vue est sublime. Rien entre nous et l'Antarctique. 

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Les Alizés soufflent en mer.


Nous débouchons dans un champ de canne avant de redescendre et de retrouver une forêt de Lataniers rouges. 

Il n'est pas impossible que cette forêt ait l'aspect qu'elle avait avant l'arrivée de l'homme. Pour le savoir, on peut tenter de dénombrer les pieds mâles et les pieds femelles. Si les deux nombre sont à peu près égaux, on aura affaire à une forêt naturelle. Si les pieds femelles sont plus nombreux, les pieds mâles ayant été coupés pour faire de la place pour les pieds femelles producteurs, on aura affaire à une forêt artificielle. Sans être probants, les chiffres récoltés peuvent laisser penser qu’il s’agit d’une forêt naturelle. 

Mais les rats et les hommes sont désormais sur l'île, et les pommes de Lataniers semblent toutes rongées par les rats où fort opportunément emportées par les hommes, certains ayant trouvé le moyen de les transformer en espèces sonnantes et trébuchantes. Des botanistes dévoués ont récolté des pommes, les ont enfoui, ont attendu la prochaine saison des pluies mais les plantules n’étaient pas au rendez-vous. Les rats ont-ils tout dévoré ?

Passons. 

Le lieu n’en rest pas moins magique, et le Cap de l'Abri porte bien son nom, le vent est au large, et sous les palmes des Lataniers l'ombre atténue le bleu des mers du sud. 

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Nous découvrons quelques habitants de ces lieux dont un Bernard-l'ermite cénobyte et un crabe Geograpsus gravi furieux.  Phelsuma inexpectata ou Lézard vert de Manapany importé ici n’a pas colonisé l’endroit. 

Le retour se fera par le sentier bordant le champ de canne qui plonge ensuite pour rejoindre l'Anse des Cascades à l’ombre de massifs de Baies roses. 

Nous pique-niquerons sous les filaos du Piton de Grande Anse car les Alizés s'époumonnent plus bas sur le haut de la falaise explorée plus tard pour ses étranges tafoni. 

Découverte du cyathe de Euphorbia pulcherrima Poinsettia, EUPHORBIACEAE [B], [M], [Ro].

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L’Alizé sublime d’intenses moments de contemplation face aux falaises du Grand Sud. L’Antarctique est toujours là.  

© F. DUBAN 2015