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Caverne JP

  Les voitures garées, le groupe marche sous les hautes frondaisons de la végétation côtière du Sud sauvage. 

  La route traversée, un début de sentier difficile à repérer mais finalement trouvé, nous entrons dans la douce pénombre des vanilleraies dont nous respectons scrupuleusement les plantations. 

  Nombreux lataniers de Chine bien déployés. Géants Affouches et Bois de rempart. 

  Nous remontons le cours d'une ravine avant de trouver un chemin cahoteux en lisière des canes  et de rentrer à nouveau sous le couvert pour trouver le sentier qui mène à la grotte. 

  Nous nous harnachons. 

  Entrée dans l'ombre des entrailles telluriques. 

  Quelques instants d'adaptation pour passer du végétal au minéral.  


  L'œil décrypte des ondes  qui ont été une coulée fonçant vers la mer, à nos pieds figées à jamais. Ce qui est étonnant ici c'est que la coulée forme une voie bien plate au milieu même de la grotte rendant la progression aisée. 

  L'exploration se poursuit pour détailler des formes qui évoquent immanquablement les mythes de la Terre mère, des parois soit en étagères parallèles le long de la paroi, ou plus ou moins bombées et recouvertes d'une couche grisâtre et visqueuse dont Nicole C. nous dit avoir montré la nature organique.  

  Le rouge des composants ferreux oxydés de la lave immobile prennent de multiples nuances au hasard des ondes de la matière figée. 

  Au fon de la salle, le tunnel continue, mais y pénétrer est difficile. 

Tentative de silence dans l'obscurité, vite avortée : retrouvaillles matricielles refoulées, oppression insupportable montée de l'inconscient, bonne humeur irrépressible ? Cro Magnon nous le dirait peut-être. 

  

Retour lent vers la lumière. 


Pique-nique déraisonnable en bord de mer. Compliments aux cuisinières pour des plats endémiques. Conversations enrichissantes avec nos invité-e-s du jour.

 

Exploration d'un sentier littoral jusqu'à retrouver le grand Natte dont le tronc fut obligé de se fendre en deux au moment de l'éruption (1986??) la plus basse connue sur l'île.  


  Sur le chemin de retour, on retrouve un entre-lieu où l'oreille ne sait plus si elle capte le bruit confus des brisants à l'assaut des falaises ou le murmure de l'alizé dans les fines aiguilles des grands filaos. Capture califonienne sans doute...

   

  Il sera difficile de quitter ces lieux...

© François DUBAN 2017