site search by freefind

L'invisible Phelsuma


L'invisible Phelsuma 

de Grande Anse

Merci à Nicole CRESTEY, Monique SIBOUT et Jean-Paul LE GUELTE pour leurs photos.

Nous nous  retrouvons sur site,

P1420145


au  premier parking de la route qui descend à Grande Anse.

 L'île est en alerte fortes pluies et bien qu'il ne soit pas encore 9 heures Nicole commence la visite tant qu'il ne pleut pas.

Sur le bord de la route un Bois d'ortie. De  la même famille que l'ortie, ses feuilles ne piquent pourtant pas. Tout au plus quelques réactions cutanées chez certains individus.


Zerb lo Rail IMG_4973


Les cochons en sont très friands. Devenu rare, l’ONF en replante, comme c’est le cas ici. Il était très prisé par un papillon disparu (Salamis Augustina) ci-dessous.

images


À quelques pas de là un Bois d’éponge lui aussi planté par l’ONF ne permet pas toutefois de bien mesurer l’hétérophyllie (marquée par un H dans les listes de Nicole Crestey) qui caractérise cette espèce.

Un pied de Benjoin  tout proche permet d’apprécier les différences entre les individus jeunes assoiffés vus à l’Étang-Salé et celui-ci, bien développé. Les  fruits en sont remarquables de par leur forme (Photo de JPLG).

À terre l’Herbe lo rail est partout, avec de petites fleurs à la couleur allant du mauve au blanc (Photo de JPLG).

Nous grimpons  dans la végétation autour du réservoir d’eau pour arriver au pied d’une petite falaise où Nicole Crestey  nous fait observer un tunnel de lave (lave pahoehoe, voir sortie du Grand Brûlé).

À terre, la traînasse, omniprésente à La Réunion.

Sur la paroi, un pied de Saliette. (Voir sortie Vincendo) (Photo de M. S.)

Comme elle isolée sur la paroi, un pied de Souveraine de mer tente de survivre dans ce milieu hostile. (Voir sortie Vincendo(Photo de M. S.).

Les Patates cochon (Cr.), alias Haricot de plage (fr.)  sont ici en nombre (fleur). Elles se rencontrent aux mêmes endroits que la Patate à Durand. Comme leur nom l’indique, elles ont servi à nourrir les porcs (Photo de JPLG). Les replantations par l’ONF sont appréciées par certains Créoles heureux de voir sauvées des plantes qu’ils ont connues abondantes et utilisées en des temps plus anciens.

Nicole déniche un Tétragone de Nouvelle Zélande (Photo de M. S.) (Photo de JPLG). Une fleur jaune demeure difficile à identifier (Hypoxis(Photo de M. S.).

Autour de nous les Faux-poivriers  et les Pruniers Malgaches (Flacourtia indica(Photo de M. S.couchés et en partie effeuillés par le vent du large offrent un bel exemple d’adaptation à un milieu venteux et venté (anémomorphose) et ouvert aux embruns : on trouve ici en termes d’hygrométrie des conditions comparables à celles d’un milieu sec, d’où la présence de plantes à feuilles succulentes, comme les envahissantes Kalenchoés, (Kalenchoe delagoensis) dont il faut éviter la facile prolifération en la replantant chez soi (Photo de JPLG).

16 vŽgŽtation anŽmomorphe  co urbée par le vent IMG 0101


Anémomorphose (Photo M.S.)

Au pied de la paroi, un peu à l’abri des vents, la Dichondra repens (rappelant les feuilles de liseron) se mêle à la Selaginella salaziana (proche des fougères). (Photo de M. S.)

Elles voisinent avec un pied de Lysimaque (Lysimachia mauritiana). (Photo de M. S.)

De retour au parking nous scrutons les inflorescences mâle et femelle du Latanier rouge, sans apercevoir de phelsuma, le temps couvert n’invitant pas le petit reptile aux bains de soleil.

Si on détache une feuille au Petit natte ??? dont les petits fruits rappellent de petites pommes vertes et dont on se ser(vai)t pour faire la "colle zoizo", elle laisse sourdre à la base de son pétiole une goutte de latex.

De magnifiques spécimens de Raisin de mer portent leurs fruits, mais à ce stade  bons pour les goujats.

Le site offre un panorama exceptionnel en direction de Petite Île. Nicole nous fait observer la falaise où la roche, la palagonite,  prend de multiples couleurs, résultat du phénomène de hyaloclastie

Petite Ïle au loin IMG_4971


Sous nos pieds dans les profondeurs telluriques repose le premier système volcanique qui a fait émerger la Réunion, à savoir le massif volcanique des Alizés, contemporain de celui du Piton des Neiges, avant celui de la Fournaise.

L’herbe est ici partout abondante. On trouve y voit de nombreuses variétés.

Une graminée, le Dactyloctenium aegyptium (Photo M.S.(Photo de JPLG) abonde, est bien reconnaissable à ses fleurs en croix.

Nous retrouvons en grimpant le sentier vers le sommet du Piton de Grande anse la Zerb lo Rail, mais aussi l’Herbe dure (Cr.) (Sida fr. ????) dont les fleurs sont jaunes  et les feuilles rappellent celles de l’ormeau.

L’Herb lo Zin (Photo M.S.) (appellation qui devient parfois Herb les jeunes !) (Herbe d’Inde Achyranthes aspera AMARANTHACEE Indigène ???) est ainsi appelée car elle accroche comme le zin, nom créole de l’hameçon.

Le Zépi bleu (Photo M.S.)  (Stachytarfeta jamaicensis Épi bleu VERBENACEE Exotique) est parfois appelé bluet en Créole.

La Liane grain d’encre est une passiflore(Photo M.S.(Photo de JPLG). En cherchant bien, on trouve sur la fleur (-flore) tous les stigmates de la passion (passi-) du Christ  : clous, couronne d’épines et autres…

P1420123 Passiflora suberosa


De nombreux pandanus ont trouvé un terrain protecteur sous les frondaisons. Leur système racinaire (Photo M.S.) n’est pas toujours visible et on pourrait les confondre avec les chokas bleus. Les épines du Pandanus (Photo M.S., alias le Vacoa,  se retrouvent tout le long des bords de la feuille et sur la nervure centrale. Les feuilles du choka bleu au contraire ne sont pourvues d’épines que sur les bords.???

Nous sortons de la forêt et parvenons au sommet du piton où le vent souffle et façonne les tafoni (Photo M.S.) . Nous y retrouvons des buissons de Manioc bord’mer bien chétifs (anémomorphose) d’autant plus qu’ils sont les victimes d’un redoutable petit monstre végétal qui leur suce la sève, le Cassytha filiformis. Cette liane sans feuilles plante ses suçoirs directement dans la tige de son “hôte” (Photo M.S.).

P1420125 suçoirs Cassytha sur Scaevola


On trouve même ici du sable, en fait des grains d’olivine.

Nous longeons la crête pour découvrir l’extraordinaire paysage de la côte sud, domaine du vent, de la mer, de la roche, et du ciel où passent les paille-en-queues. Ils nichent dans les falaises (Photo M.S.).

Le long des sentiers parcourus nous avons pu apercevoir 

 - le Poinsettia (Euphorbia cyathophora)  (Photo M.S.)en pleine nature.

- le Pongame (Photo de JPLG)

- la fausse groseille (Photo de JPLG)

- l'Herbe de l'eau qui rappelle la misère de France (Photo de JPLG)

Le Zavocat marron (Pongamia pinnata) est très prisé des cabris et son écorce broyée sert pour faire des emplâtres aidant à la cicatrisation. ???

Le point de vue sur le site de la plage de Grande Anse est un peu à l’abri du vent. Dans le ciel tournoient les infatigables paille-en-queues.

En redescendant du piton, nous retrouvons ce qui en Europe pousse dans des pots, plante d’appartement objet de mille soins, qui ici atteint au moins dix mètres. Ce Ficus benjamina a poussé dans une carrière de gravillons de lave et les racines qui descendent de ses branches vont bientôt atteindre le sol. 

Plusieurs caméléons, toujours des femelles, sont repérés dans les hautes herbes (Photo de JPLG).

Le Malaye (Morinda citrifolia Malaye RUBIACEE Exotique) est une plante qui a connu un certain succès quand le chikungunya a frappé l’île car le jus que l’on en tire est censé avoir des vertus curatives  (Photo M.S.). Les fruits dégagent une puanteur abominable. ???

Nous sommes sur la plage (Photo de JPLG)

P1420146


Nicole s’empare d’un petit aimant et le traîne dans le sable. Des grains “de sable” s’y accrochent. Ce sont des cristaux de magnétite (O3, ferriques donc).

Nous retrouvons ici côte à côte une étendue de Patates à Durand et une autre  de Patates cochon alias Haricots de mer, ce qui confirme que leur habitat est bien identique. Est-ce ici que les tortues de mer sont venues pondre ?

Nous inspectons le beach rock : l’eau douce souterraine arrivant aux abords de la plage au contact de l’eau de mer entraînent des réactions chimiques. Ces précipitations donnent naissances à ce grès de roche en bon français. 

Les anciens fours à chaux sont désormais protégés

P1420149 four à chaux


Le chemin du retour vers le parking au bas du piton est bordé là encore d’une grande variété de végétaux.

Le Cassi (Leucaena leucocephala Cassi FABACEE Exotique) dont le nom latin dit qu'il est une plante aux fleurs à têtes blanches, pompons très reconnaissables, est prisé des cabris.

La Pervenche de Madagascar (Catharanthus roseus)  ou Rosamère (Cr.) est connue pour ses vertus dans la lutte contre certains cancers. 

La Groseille (Cr.) arrivée d’Amérique du Sud est une phytolachacée ???.

La Grozerb de l’eau (qui rappelle la misère de France) est un comelinacée ???.

De nombreux pieds de Coton (Gossypium sp. Coton MALVACEE Exotique) ont jalonné notre parcours ce matin. La fleur en est jaune  (Photo M.S.) avant fécondation, rouge ensuite  (Photo M.S.).

La Doucette (Takamaka de Madagascar)  (Photo M.S.) est une plante indigène, reconnaissable à sa feuille émarginée (extrémité rentrante).

La Zerb’Tortue (Kalanchoe pinatta) est une Crassulacée autrement dit une succulente.

Les Zépinars (Dichrostachys cinerea) sont des arbres à épines et non des épinards. 

De retour au parking, avec un soleil timidement revenu, nous cherchons encore  le Phelsuma qui reste invisible.

C’est le moment de prendre le pique-nique, qui sera arrosé par une légère averse et le vin de J.-P. L.- la fausse groseille (Photo de JPLG)

© F. Duban 2012