Accueil (Piton Montvert)

Un sentier exceptionnel par sa richesse botanique et le travail des emplois verts.

Le groupe parvient en un long convoi automobile jusqu’au parking du Piton de Mont-Vert. 

Nicole CRESTEY fait la présentation du milieu visité ce matin : nous sommes donc dans le cratère égueulé du Piton Mont-Vert dont les éruptions remontent à 20 000 ans. Gislein FONTAINE a ramassé deux “galets” : l’un est un bloc de lave, l’autre provient d’une projection. La différence de poids entre les deux est remarquable, la lave étant de loin la plus lourde. Les coulées successives ont façonné le paysage entre la Ravine des Cafres à l’ouest et la Ravine de l’Anse à l’est. Sur la carte de Selhausen de 1793 que nous montre N. CRESTEY on distingue bien le Piton ce qui prouve a priori qu’à l’époque déjà les coulées alentour étaient défrichées de la mer jusqu’au piton et plus haut. Les documents concernant la géologie des lieux sont de Philippe Mairine. Voir les références du livret "Le Piton de la Fournaise, de la contemplation à la compréhension" sur http://www.randoreunion.fr/s100306.html

Le Piton de Mon Vert (ou Montvert ou Mont-Vert) est désormais classé comme Espace Naturel Sensible. Le Département achète les terrains de ces espaces grâce aux 1% prélevés sur les permis de construire, et en confie la gestion à des associations. Pour le Piton de Mont Vert c’est l’OMDAR (Office Municipal de Développement Rural du Piton Mont-Vert) qui en est chargé. Nous avons eu l’occasion de saluer trois personnes recrutées comme emplois verts pour la mise en valeur et l'aménagement du site et leur dire combien nous avons apprécié l’ampleur du travail accompli pour rendre le sentier de la découverte des lieux praticable.

Autour de nous faux-poivriers (alias Lencens, alias Baie-Rose… 92 Schinus terebinthifolius Faux poivrier ANACARDIAC. exotique) occupent les basses pentes, pestes végétales envahissantes avec les Jamroses (101 Syzygium jambos Jamrose MYRTAC. exotique) aux fleurs roses. L’OMDAR essaie d’éliminer ces pestes, et les bambous autres pestes sur les lieux. On comprend cette volonté d’éradiquer ces envahissantes quand on sait que dans ce cadre subsistent des espèces très rares que nous découvrirons sur le sentier de la ligne de crête. Du pied des flancs du cratère égueulé où nous nous trouvons jusqu’à la crête on passe de 530 m à 630 m.

 À nos pieds du cresson de terre aux toutes petites feuilles. Sous les arbres proches, des fougères : Nephrolepis abrupta qui tire son nom des écailles en forme de rein qui portent les spores sous ses feuilles. Ces fougères sont très recherchées pour la confection de bouquets, mais leurs folioles tombent séparément au désespoir des maîtresses de maison. C’est la première fougère à coloniser les milieux déserts après une éruption 

On trouve ici également Adiantum hispidulum (1 Adiantum hispidulum  PTERIDAC. indigène) fougère des milieux secs comme le Cirque de Mafate ou celui de Cilaos. Elle n’a pas de nom vernaculaire, n’ayant pas d’utilité pour l’homme. 

Commence alors notre longue ascension vers le sentier de crête où nous repérons les espèces suivantes au fil de la progression.

83 Piper borbonense Lingue poivre PIPERAC. BM

95 Selaginella distachya  SELAGINELLAC. BM?

Les Jamroses, grands arbres aux feuilles effilées sont partout au bas du sentier.

Nombreux aussi sont les Bois de rempart (4 Agarista salicifolia Bois de rempart ERICAC. indigène) dans le couvert. Noter le dessin tourmenté, gaufré, de l’écorce. 

80 Pandanus sylvestris Petit pimpin PANDANAC. B

68 Mimusops balata Grand natte SAPOTAC. B Voir un Petit Grand natte. Distinguer le Grand natte du Petit natte

92 Schinus terebinthifolius Faux poivrier ou Baie Rose  ANACARDIAC. exotique

26 Claoxylon parviflorum Bois d’oiseaux EUPHORBIAC. BM?R Voir un pied de Bois d’oiseau juvénile.

68 Mimusops balata Grand natte SAPOTAC. BM


Le travail d’éradication des pestes est visible : il y a bien espoir de régénérer la forêt indigène.


Bois de rongue (43 Erythroxylon laurifolium Bois de rongue ERYTHROXYLAC. BM)  (Bois de ronde, les feuilles fournissant une huile propice à la confection de troches pour les rondes de nuit).

Bois de balai (66 Memecylon confusum Bois de balai MELASTOMATAC.B). Les spécimens en sont très nombreux à mi-pente.

Nombreux également les pieds d’Osto café en fleur (53 Gaertnera vaginata Osto café RUBIAC. B) (Les stipules soudées à la base forment un manchon).

Les feuilles du Petit natte (60 Labourdonnaisia calophylloides Petit natte SAPOTAC. BM) labourent le ciel bleu.

Le Bois d’oiseau (26 Claoxylon parviflorum Bois d’oiseaux EUPHORBIAC. BM?R) a des feuilles dentelées .

Bois d’effort (77 Olax psittacorum Bois d’effort OLACAC. BM)

Bois de cabri rouge (23 Casearia coriacea Bois de cabri rouge SALICAC. BM)

Orchidée caméléon (76 Oeceoclades monophylla Orchidée caméléon ORCHIDAC. BM), exceptionnelle de par son mimétisme : ses couleurs sont pareilles à la feuille morte et il faut un œil exercé pour la repérer.

Liane jolivave (51 Flagellaria indica Jolivave FLAGELLARIAC. indigène)


Nous parvenons au chemin de crête, où nous repérons là encore des spécimens exceptionnels de par leur rareté ou leur simple attrait.

Liane camaron (31 Cryptopus elatus Liane camaron ORCHIDAC. indigène) dont les racines sont enchevêtrées au point de fournir de quoi tresser des nasses pour attraper les camarons.

Bois de prune de rat (Myonima obovata Lam. aussi Myonima borboniae Raeusch. Bois de prune rat, Bois de prune sauvage, Bois de rat, Bois de buis, Petit bois de pintade, Prunier sauvage. RUBIACEES) reconnaissable à ses fruits et surtout à ses longues branches.

Le spécimen de Bois de nèfles que nous observons a de petites feuilles. Plusieurs espèces d’arbustes sont appelées “Bois de nèfles” à la Réunion. En fait, ni  (44 Eugenia buxifolia Bois de nèfle à petites feuilles MYRTAC. B  ni 45 Eugenia mespiloides Bois de nèfle à grandes feuilles MYRTAC. BM?) n’ont été aperçues.

Takamaka (22 Calophyllum takamahaca Takamaka CLUSIAC. BM) La section des jeunes tiges en est carrée,.

Bois de rongue (voir plus haut)

Possible confusion entre les deux items suivants : 

¿¿¿ Orchidée comète (Angraecum Sesquipedale) est l’une des plus belles orchidées de la Réunion. À Madagascar, pour être fécondée, il est nécessaire que l’insecte fécondeur  possède une trompe d’au moins 30 cm. Charles Darwin, grand naturaliste  britannique du XIXe siècle, s’est longuement penché sur la question, rendant ainsi l’orchidée comète célèbre pour cette particularité.

¿¿¿ 6 Agraecum eburneum Petite comète ORCHIDAC. indigène

Tabac marron Asteraceae Elephantopus  aux longues tiges où se balancent des étoiles. Plante du littoral.

Bois de Judas, (30 Cossinia pinnata Bois de Judas SAPINDAC. indigène) dont le tronc caractéristique fait penser à celui du Goyavier est bien présent dans le couvert de la crête.

Bois de pomme (100 Syzygium cymosum Bois de pomme rouge MYRTAC. BM)  (à ne pas confondre avec le Bois de pomme des Hauts, qui portent ses pommes sur le tronc).

Cannelle marron (75 Ocotea obtusata Bois de cannelle marron LAURAC. BM) avec deux domaties à la base de la feuille

Il fait lourd et les ventres affamés ont déjà regagné le parking.

Quelques passionnés continuent à herboriser sous le couvert où la diversité des espèce est absolument fascinante. Merci à nos experts en botanique de tenir le choc. Merci aussi aux emplois verts dont le passage se reconnait à de multiples indices comme les sachets de mort aux rats et les marches refaites sur le sentier du retour.

Nous terminerons cette sortie à Manapany où sont les bijoux vivants sur les Lataniers du bord de mer.                                                                          

© F. Duban 2013