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Plaine des Sables côté Rivière Langevin 


 FEMENIA/BEGUE : Après 8 semaines de pause la reprise fut réussie. Nous avons joué sur très grand terrain avec une météo très favorable. L'objectif de cette sortie fut atteint : La Plaine des Sables était encore bien parsemée de cheveux de Pélé.


Duban : Sortie fort agréable et même mémorable après le confinement. 

 Nous nous retrouvons  peu à peu sur  la Route du Volcan  et saluons les premiers arrivés sur la piste de la Plaine des Sables.   

 Retrouvailles...

 Nous décidons de déplacer les voitures plus près du sentier qui mène à Cap Blanc, qui donc passe au pied du Piton Chisny pour descendre vers la Rivière Langevin en parcourant la partie sud de la Plaine des Sables. Voir carte

 Ce trajet n'est guère propice aux découvertes botaniques et le but déclaré est de trouver des cheveux de Pélé émis lors de la dernière éruption (mars 2020) qui a eu lieu en plein confinement.  

 Les cheveux de Pélé, en tahitien Lauoho o Pele ou rouru o pere, sont une roche volcanique (également nommée obsidienne capillaire1,2,3) issue d'une gouttelette de lave très fluide, généralement basaltique, qui s'étire en longs et fins filaments sous l'action du vent. Ce type d'obsidienne tire son nom de Pélé, la déesse hawaïenne du feu et des volcans, – une dénomination utilisée dès le xixe siècle par des observateurs tels que W. T. Brigham4, F. W. Krukenberg5 ou H. N. Moseley6 et confirmée par J. D. Dana dans son ouvrage de référence sur l'archipel hawaïen publié en 18907.

En fonction de la viscosité de la lave et de la force du vent, les cheveux de Pélé peuvent ne pas s'étirer complètement en filaments : ces derniers se terminent alors par une goutte plus ou moins grosse, appelée « larme de Pélé »8. (Wikipedia)

 Déjà au départ ces cheveux de la déesse de Hawaii sont partout épars. 

 Bientôt sur les plaques de lave érodées on en voit en filets d'or. Les appareils photo crépitent. 

 Lente progression vers le sud. Quelques  Cynoglossum borbonicum - Myosotis de Bourbon - BORAGINACEAE - Réunion  tout desséchés sont d'abord repérés. Puis des Helichrysum heliotropifolium - Velours blanc -ASTERACEE - Endémique, certains curieusement  vaguement regroupés en une coulée. 

 Dans les trous abrités de tunnels de lave effondrés on peut trouver des fougères dont peut-être des espèces peu connues. 

 Nous quittons la zone plate gravillonnée pour entrer dans les champs de laves torturées aux approches du cassé. Pour progresser plus facilement nous rejoignons le sentier de Cap Blanc. De grandes dalles de lave verticales, naguère toit de tunnel forment un portail vers le cassé. Nous arrivons à l'endroit où le sentier  semble littéralement plonger dans le vide. 

 Dans le lointain, Saint-Joseph aligne ses cases blanches sous les nuages , et à nos pieds sinue la Rivière Langevin. 

 Sur la droite, le cassé, front de laves plongeant soudain dans le vide, sous le regard impavide du rempart de l'enclos.  

 Au ciel dans le bleu s'étalent des cirrhus curieusement vaporeux.

 Paysage qui en d'autres temps eut été qualifié de sublime, que  nous admirons, longuement, très longuement. 

 Ce sera le décor d'un pique-nique de retrouvailles joyeux même s'il  obéit aux normes en vigueur en ce début de déconfinement. 

 Retour lent, à regret. On recueillera quelques chevelures de Pélé.  

 Hommages à la déesse pour cette journée réussie. Elle était de mèche et a laissé couler des larmes.

© François DUBAN 2020