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Mardi  17 avril, au Jardin botanique nous avons étudié les structures florales de :

Mucuna warburgii FABACEAE Papilionoide

Macroptilium atropurpureum FABACEAE Papilionoideae

Vigna ? FABACEAE Papilionoideae

Bauhinia galpinii FABACEAE Caesalpinioideae

Dendrobium sp. ORCHIDACEAE

Epidendrum sp. ORCHIDACEAE

Osteospermum sp. ASTERAC.

Bidens pilosa ASTERAC.

Hibiscus columnaris MALVACEAE

Hibiscus striatus ? MALVACEAE

Salvia sp. LAMIACEAE

X LAMIACEAE 

                                                       N.C.


Zygomorphisme


  Nous sommes de nouveau au Jardin botanique du Conservatoire de Mascarin, dans ce cadre magnifique et ensoleillé qu'animent aujourd'hui encore des cars entiers d'enthousiastes scolaires. Rendons hommage à cette fonction du Jardin qui s'implique auprès des écoles et sème ainsi un peu d'éthique environnementale comme on dit chez les environnementalistes. 

  J. nous accueille en l'absence de M. et pour des raisons pratiques nous sommes scindés en deux groupes. 

  Avec Nicole CRESTEY certains d'entre nous repartent dans le jardin à la recherche de fleurs pour en observer le périanthe, l'anthère et le gynécée, en clair, la fleur. 

  Ces observations sont l'occasion pour Nicole de nous initier à un vocabulaire technique qui retient toute notre attention l'espace d'un matin : zygomorphe, calice à cuticule, tépale et non sépales pétaloïdes, pollinies, ovaire infère, sans parler de la résupination que même les glossaires savants n'explicitent pas ! Nous verrons plus bas pourquoi. Nos neurones vieillis font de la résistance, dans le bon sens.  

  Nous commençons par la fleur d'une belle exotique et découvrons les arcanes des formules florales. 

  K5 calice à 5 sépales, mais d'où vient le « K" ? (Sans doute la prononciation britannique — pas nord-américaine — de calyx, le terme anglais).

  C5 corole à 5 pétales pour la corolle

  A10∞ Entre 10 et une infinité d'étamines pour l'anthère

  Ĝ1  Gynécée  à un pistil à moins que ce soit un carpelle d'ovaire supère mais pourquoi et un accent circonflexe et un G souligné ?

  On nous épargne la ↓ de la symétrie du zygomorphisme de cette fleur — les fleurs zygomorphes étant celles qui n’ont qu'un plan de symétrie (symétrie bilatérale) — et les mystérieux crochets qui marquent les soudures de différentes parties florales, par exemple, corolle de trois pétales libres soudés avec l'androcée .... 

  Il y a mieux :  https://fr.wikipedia.org/wiki/Formule_florale 

  Merveilleuse complexité du monde botanique issue de millions d'années d'évolution. À ce propos,  Darwin se lamentait sur le mystères des Angiospermes : 


  L'origine des Angiospermes est encore, en grande partie, ce que Darwin en personne appelait un « abominable mystère ».

 L'ancêtre commun aux plantes à fleurs, leur diversification très rapide et leur succès évolutif suscitent encore de nombreuses hypothèses4.

  Alors que les végétaux ont colonisé la terre ferme il y a plus de 400 millions d'années, l'âge d'apparition des plantes à fleurs n'est pas connu, mais le fossile le plus ancien de plante à fleur éclose est Archaefructus liaoningensis découvert en Chine et daté de -125 millions d'années (crétacé), et une étude de 2013 a par ailleurs daté six différents grains de pollen de 240 millions d'années5,6. Une étude moléculaire publiée en 2007 montre par ailleurs que 5 grands groupes des Angiospermes seraient déjà apparus il y a 140 millions d'années7. https://fr.wikipedia.org/wiki/Angiosperme#Apparition_et_histoire_%C3%A9volutive 


  Pour revenir à nos boutons éclos, vous aurez bien sûr reconnu la fleur des Griffes du diable ou Liane de Jade rouge - Mucuna warburgii Lauterb. et K. Schum. - Fabaceae  : Papilionoide

  Il nous est apporté quelques précisions sur les Légumineuses, le nom des Fabacées avant le grand chambardement taxinomique. Les Légumineuses se caractérisent par leur (vraie) gousse, donc la vanille n'est pas une Légumineuse puisque sa gousse est fausse. 

  Dans la matinée nous examinerons ainsi les fleurs de  Bauhinia galpinii  - Arbre aux orchidées - Fabaceae : Caesalpinioideae -- Exo. , et surtout une Orchidée, Dendrobium d'origine horticole qui nous permet de découvrir les mystères de l'ingénieuse résupination des labelles.

  La résupination désigne le phénomène de rotation (généralement à 180°, donc retournement complet) de pièces florales d'une plante, provenant de la rotation de la fleur autour de son pédoncule.

  Les Orchidées se caractérisent notamment fréquemment par un tel phénomène : le labelle devient alors ventral.   https://fr.wikipedia.org/wiki/Résupination 

Et les manèges des Orchidées des pays chauds ne sont guère mentionnés dans les glossaires eurocentriques.

  Ce que ne dit pas Wikipédia c'est que tout simplement la fleur de l'Orchidée s'est retournée et  son pétale appelé labelle, naguère en haut dans la jeunesse de la fleur, se retrouve en position de piste d'aterrissage pour les insectes. Même sur des millions d'années, l'évolution est curieusement ingénieuse. 


 Labelle indiqué par la lettre "L ».


IMG 0020

Hibiscus columniaris

 Nous examinons en passant Hibiscus columniaris ci-dessus et plus longuement Hibiscus striatus (?).


  Pas de pique-nique, mais nous sommes très aimablement accueuillis par le Vieux Pressoir.


© François DUBAN 2017