La cacaoyère 



Voir ici les photos et notes de N. CRESTEY


Notes de A.F et M.B.

Visite d’un verger de cacaoyers appartenant à la famille B. dans le quartier de Sainte-Suzanne. 

Verger mis en valeur par la jeune association CACAO PEI

https://cacaopei.re/

Introduction des premiers cacaoyers à la Réunion par Joseph Hubert en 1877 dans la région de Saint-Benoît.

C’est l’espèce Criollo qui est cultivée à la Réunion.

Ce cacao est meilleur que l’autre grande espèce (le Forasterao) mais aussi plus fragile (au vent, à la lumière, aux insectes – des scolytes -)

Il a un parfum et un goût très apprécié par les chocolatiers féviers.

Il a deux périodes de fructification (« automne » et « printemps »)

On ne connaît pas les pollinisateurs (les fourmis?).

Les cabosses sont matures quand elles jaunissent à la pointe et dans les rainures de la cabosse.

Les fèves à l’intérieur de la cabosse sont entourées par une pulpe blanche et se présentent comme un épi de maïs.

Un cacaoyer arrive à maturité au bout de 4 à 5 années et peut vivre jusqu’à 30 ou 40 ans.


L’association Cacao Pei souhaiterait fabriquer du chocolat à la Réunion.

Les processus de fermentation et séchage se font ici.

L’association est pour l’instant en lien avec des chocolatiers de Métropole, quelques tablettes de chocolat ont été produites et présentées dans des salons spécialisés, cela reste un produit de luxe. 


Au fil de la plume de F.D.

D’un côté les cannes écrasées de soleil, de l’autre une longue allée ombragée de grands, très vieux beaux arbres au bout de laquelle nous découvrons de plus près des Bancouliers et des Muscadiers, et les premiers Cacaoyers. Le sol est jonché de graines des Bancouliers et même de l’épice en son temps la plus recherchée au monde, la précieuse noix de muscade, pour laquelle Pierre Poivre a tout tenté, lui que l’Anglais priva de son bras droit ce qui l’empêcha dit-on de devenir prêtre et fit de lui le botaniste de renom que l’on connaît aujourd’hui.


Nous entrons véritablement dans le verger avec H. et C. pour écouter l’histoire du cacao à Bourbon jusqu’à aujourd’hui. Leur association, Cacao Pei s’évertue à relancer la culture du cacaoyer de façon rationnelle. On trouvera sur le site de l’association des informations précieuses.

Quelques dos se courbent pour arracher de jeunes et vigoureuses pousses de Songe des Caraïbes et de Bancouliers qui pourraient priver de lumière de jeunes plants de cacaoyers.

Mais le regard s’égard vers les hautes branches des géants de ces parages. Un manguier gigantesque se perd dans la canopée et dans les brumes du temps. Impossible de ne pas évoquer en ces lieux les noms de ceux qui dans les siècles passés ont tout fait, tout tenté, tout sacrifié  pour fair croître aux îles françaises de l’océan Indien les épices les plus raffinées, les plants les plus recherchés, et donner ainsi un essor renouvelé à ces îles : café, noix de muscade, clous de girofles… évoquent les noms de Pierre Poivre, La Boudonnais, Joseph Hubert. Combien d’arbres ici ont-ils été leurs contemporains, combien d’arbres ici sont là grâce à eux ?

Nous faisons le tour du verger et découvrons les minuscules fleurs des cacoyers et les rouges cabosses accrochées à leurs troncs. Cauliflorie sans cesse recommencée.

L’apothéose de la journée sera la découverte d’un Mangoustan dans une jonchée de feuilles mortes. Les hauts feuillages de son producteur sont inspectés et S. muni d’une très longue tige de bambou parviendra à faire  tomber quelques fruits plus ou moins secs. Mais l’un d’entre eux mûr à point sera religieuseemnt partagé par le groupe sur place. On a bien mesuré notre chance de déguster ce fruit en songeant au concours de circonstances nécessaires à cette délectation : arbre rarissime sur l’île, très longue croissance, hauteur des rameaux, concommitance de la visite et de la maturité du fruit, main experte pour guider la perche de bambou.


Après une visite du jardin très riche en espèces à sauvegarder ou rares chez notre guide qui nous a offert un subtil apéritif au cacao, nous avons pique-niqué au Bras Pistolet, avant d’aller reconnaître l’entrée de la forêt D. où nous avons discuté avec un habitant des lieux très aimable sur ses conditions de vie très difficiles. La pluie a conclu la journée, pluie appréciée en ces emps de chaleur et sécheresse en nos contrées de l’Ouest, dérèglement climatique oblige....






© François DUBAN 2019